vendredi 15 février 2008

Le grand retour

Et oui cher ami, ça y est, c'est reparti! Le grand retour, the Big come-back, l'évènement que tu as attendu pendant tout l'hiver, celui qui t'as fait tant saliver, fantasmer, celui qui a retardé ton départ au ski, pour lequel tu as zappé la Saint Valentin et pour lequel tu vas planter bobonne devant Arthur.

5 mois d'attente. 5 mois de souffrance à scruter la moindre info, le moindre frémissement de la maison sang et or. 5 mois à économiser pour te payer ton précieux sésame. 5 mois à régler ta parabole, à faire ton stock de cannettes, à tricoter ton écharpe rouge et jaune. 5 mois à espérer que le club de ton cœur mettrait enfin son site web à jour. 5 mois de silence de mort, de désert médiatique, 5 mois de frustration et de sueurs froides . Et pourtant mon ami, aujourd'hui, aujourd'hui que tu entends le chant des britanniques débarquer au pied du Castillet, tu es comme moi, tu es prêt à tout pardonner!

C'est vrai que c'est bon! On y est, c'est parti, les Dragons sont de retour à Brutus!
Les Dragons sont de retour? Mais de quoi parles-tu mon cher lecteur? Tu es tombé sur la tête? Crois-tu vraiment que je m'extasie devant si banal évènement? Qu'une rencontre de balle ovale puisse me mettre dans de tels émois? Que cette première affiche, la réception de l'outsider annoncé de l'année, de la bande à super Justin suffise à me gonfler de tant d'enthousiasme?

Crois-tu vraiment que ce sont ces trente quatre fiers gladiateurs avec leur short moulant et leurs corps d'athlètes qui attirent à eux seul 10 000 fans enragés dans l'antre catalane? Que c'est pour eux que partout en France, des frères et des sœurs treizistes s'entassent sur des clic-clac Ikea pour ingurgiter devant leur télé des tonnes de pizzas froides et de bières chaudes?

Mais non mon ami, tu n'y est pas du tout! Je te parle DU retour, de celui qui fait vibrer les fans, chavirer les foules, de celui qui donne même quelques petites orgasmes à la ménagère de moins de cinquante ans. Le retour du maestro, de l'artiste du micro à fil, du Paganelli du Rugby à XIII . Je te le donne en mille, de notre Hervé Guiraud national!

Car c'est bien en voyant sur canal+ l'ancien petit Mozart du foot français en train de se noyer dans sous une cascade de Moet et Chandon que notre petit Hervé a trouvé sa vocation! Non maman, je ne serai pas avocat, je ne serai pas joueur de rugby (çà, j'ai déjà fait), ni même musicien. Quoi alors, médecin, notaire, président de la république? Mais non maman, je vais quand même pas m'emmerder à me taper Carla Bruni! Point de tout cela, ma chère, je serai gratteur de pelouse!

Gratteur de pelouse? C'est vrai que depuis que l'ex-future star de St Etienne a ouvert la voie, c'est devenu un boulot à la mode, gratteur de pelouse. Et c'est quand même plutôt pénard: tu te pointes 5 mn avant le match, tu poses trois questions, si tu veux, t'écoutes même pas la réponse. Tu sors une connerie de temps en temps et tu balances les autres en off dans l'oreillette de Rodolphe. Quand tu te fais un peu chier tu vas te jeter une petite pinte à la buvette, et quand tu reviens, tu joues au jeu préféré de tous les consultants de terrain: tu chopes un joueur qui vient juste de sortir et t'essayes de l'asphyxier définitivement en le forçant à tout prix à parler dans ton joli micro. Si après tout ça il te reste un peu de temps , tu peux tchatcher un peu avec les potes et, avec un peu de chance, aller voir les joueurs tout nus sous la douche à la fin du match (pas vrai Hervé?). Aller Hervé, continue, sans toi les matchs n'ont pas la même saveur!

Le problème avec Hervé c'est que depuis sa révélation, il n'a eu de cesse de vouloir dépasser son idole. Il a décroché tous les posters de Bernard Guasch de sa chambre pour les remplacer par ceux de Paga. Même ceux des Tokyo Hotel n'ont pas survécus, c'est pour te dire! Mais je te rassure Hervé, tu n'as plus rien à envier à ton maitre, plus rien à apprendre de ton idole. Ne dit-on pas d'ailleurs aujourd'hui de lui qu'il est le Hervé Guiraud du Football?

Alors Hervé, sois sympa demain soir, laisse une petite place aux joueurs. Cette équipe de Hull, même sans sa star Chev Walker, a tout pour plaire. Elle joue au ballon et aime bien les voyages. Nos Dragons doivent, eux, confirmer leur sortie victorieuse à Castelford. Les deux rêvent des play-offs, mais il n'y aura guère plus d'une place à prendre à la fin. Puisqu'on ne peut pas te donner celle là, on t'en garde une sur la pelouse d'Old Trafford...

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