dimanche 10 février 2008

Le bon, la brute et le truand

Je vous avez prévenu, aller déterrer les tigres de leur Jungle ne relèverait pas de la sinécure. Et bien ils l'ont fait, ils ont rompu l'immunité promise aux promus, ils sont aller traquer le fauve dans sa tanière et reviennent en Roussillon avec le scalp orange et noir sur le pic de leur baillonette.

Bien sur la copie n'est pas parfaite. L'incapacité à concrétiser une domination outrageuse a fait craindre le pire. L'absence de solutions derrière, la pâle copie de Mc Guire, son manque d'imagination et d'engagement, la fébrilité de certains, les fautes et l'opportunisme anglais ont fait craindre le pire. Mais il faut l'avouer, que c'est bon quand on gagne!

J'avais prédit une guerre de tranchée, mais de guerre de tranchée il n'yaura pas eu. Le jungle ne s'est pas transformé en Verdun mais en un OK Corral gérant et aucun des deux camps n'a attendu que la pièce retombe au sol pour dégainer.

Dans le rôle du Bon, un Clint Greenshield fidèle à lui même. Que voulez-vous mes amis, n'y voyez rien de sexuel, mais celui là je l'aime! D'abord généreux en diable, puis droit comme un i pour capter un obus adverse sous le feu d'une horde de guerriers oranges. Décisif en défense, généreux dans la ligne. Et puis ces petits pas de danse, cette course extérieur qui embarque la moitié de la ville du Yorkshire, cette passe magique dans le dos qui permet à son camp de s'offrir l'essai de la victoire.

Dans celui de la Brute, un David Ferriol remonté comme une pendule. Point besoin de colt pour celui là. C'est armé de sa seule paire d'avant bras, des avant bras taillés dans le chêne des Pyrénées qu'il rentre dans la bataille. Découpant, tronçonnant, souvent efficace, parfois à la limite, mais le Rugby reste un jeu de guerrier. Il faudra de la puissance pour compenser un manque évident de vivacité. Pour cela faites confiance à David; et, si vous croisez sa course sur un terrain, préférez, je vous l'assure, vous écraser contre un mur de béton.

Dans celui du truand, et je le dis tellement affectueusement que j'espère qu'il ne m'en voudra pas, un Thomas Bosc d'une lucidité exemplaire. Une prestation en 3 actes, 3 actions de grande classe qui marquent d'un sceau indélébile cette victoire, 3 actions dignes d'un Al Capone du Rugby, d'un Spaggiari de la Super League. Acte I: un coup de pied millimétré dans l'en-but qui permet à Kojack-Crocker de recoller au score. Acte II: un éclair de lucidité, un appui sur son bras droit afin de mieux dégainer du bras gauche dans l'en-but britannique. Acte III: un drop de funambule qui scelle définitivement une victoire méritée tellement la domination aura été grande.

Je vous avez promis un remake du grand succès de Stallone, nous aurons eu celui d'un vieux bon western. Un Western à l'ancienne porté par une bonne bande d'acteurs de talents. Et, même si la réalisation a manqué un peu de justesse, qu'ils ont été beaux notre Bon, notre Brute et notre Truand.

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