mardi 19 février 2008

La franchise et la moustache

Nouvelle de dernière minute: une énième clause vient enchérir la liste des critères d'admission à la Super League XIV. Après l'évaluation des infrastructures, des finances, du potentiel commercial, des résultats et du potentiel sportif, un nouvel élément vient perturber les débats: la moustache du président.
Et bien oui, Lewis a tranché. Afin de donner une chance supplémentaire à l'élégance et à d'originalité, la qualité de la moustache présidentielle devient le critère discriminant, celui qui tranchera les débats en cas de photo finish à l'issue du sprint final.

Alors bonne nouvelle pour nos Dupond et Dupont nationaux, car il faut avouer, que ce soit du côté du roi de le viande en gros en Roussillon ou ce celui du sifflet dans la cité rose, la moustache est érigée en art sacré.
Et ce détail pourrait faire la différence dans la dernière ligne droite tant les débats s'annoncent serrés et les épines ardues.

Côté stade, Ne soyons pas langue de bois, pour l'instant, Brutus n'est pas une enceinte formidable, mais il y a pire en Super League. Alors bien sur, un séduisant projet de modernisation est dans le pipe, mais comme ailleurs, et il est conditionné à l'obtention de la franchise! Wait and see, mais la balle est dans le camps catalan.
Toulouse, sur cet aspect là, pourrait avoir eu un avantage non négligeable si elle se décidait à implanter son squad à Ernest Vallon. Je ne connais pas les détails de l'histoire ni la position des propriétaires, mais pour le coup, ce stade est un modèle du genre et sans commune mesure avec ce que peut offrir les Minimes rénovés ou Bendichou.

Côté finance, l'équation se complique. La Super League, c'est de la Big Money: au moins 3 M£ pour rentrer et 1 à 2 supplémentaire pour commencer à être vraiment compétitif. Alors bien sur Dupond, nous annonce la signature d'un partenaire maillot international et d'un partenaire financier du même acabit. Une bonne nouvelle , mais finaliser tout cela quinze jours après le début de la compétition, après 5 mois d'intersaison où tu n'as que ça à faire, cela ne fait pas très sérieux! Je connais peu d'équipes du Tour de France qui prennent le départ du prologue en se disant qu'ils signeront surement un sponsor d'ici à ce que les Alpes soient au menu. Autant les deux premières années, les erreurs de rodages étaient plus ou moins excusable, autant en cette troisième saison, celle de la maturité, elles sonnent comme un échec cuisant de pénétrer le monde du sport business.
Dans le cité rose, le mystère demeure. Le socle des partenaires est impressionnant, le tissus économique un des plus dynamiques de France, mais tant que les auditeurs de Deloitte n'auront pas épluché les garanties réelles, toutes ces promesses ne continueront à engager que ceux qui les ont entendues. Souvenons-nous qu'il y a quelques mois, le bateau du TO prenait l'eau, et que cap'tain Dupont a du revenir mettre de l'ordre dans la maison. Les partenaires ont mis la main à la poche, mais surtout, il a été obligé de dégraisser. Exit le contingent australien, place aux jeunes. Alors bien sur on prépare l'avenir mais avouons-le, on comble aussi les déficits!

Reste le potentiel joueurs: il y a-t-il assez de joueurs en France pour former la moitié de deux équipes de Super League. Et encore une fois la réponse est ambigue: pas aujourd'hui mais demain oui! Le TO a fait un effort considérable en lançant la procédure de labélisation de son centre de formation. Les dragons ont joué la carte LER, ils regretteront bientôt de ne pas avoir joué celle de l'Academy. Nous le voyons, ce qui manque à nos français, ce sont surtout la vitesse et la capacité d'animation. Sur ces deux points, le championnat Academy est largement au dessus du notre!

Alors les acolytes à moustache auront-ils à user de leur arme fatale d'ici l'été pour faire pencher la balance?...je ne l'espère pas.
Mais tu connais bien ma position, je ne rêve pas d'un second club en Super League, pas en 2009 en tout cas.
Je rêve d'un coup de pouce financier et humain des riches toulousains aux plus ruraux catalans, de la consolidation d'un club avec une vraie identité française. Je rêve que Dupont se remette rapidement de son échec et mette toute son énergie à monter en France un compétition semi-pro digne de ce nom! Je rêve de représenter un dossier en 2011 quand le Dragons (ou Toulouse tant les postions pourraient-être interchangeables) auront joués deux play-off et une finale. Je rêve d'un vrai championnat européen et d'un vrai rapport égalitaire avec les british.

Je rêve d'une association constructive Dupond - Dupont. En attendant, on compte sur leur moustache...

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