
Diligenter sur le statut de sportif professionnel? Une convention collective régissant le statut du sportif professionnel existe déjà. Peu éloignée du droit commun, elle protège le sportif au minimum et clarifie les relations entre celui-ci et ses employeurs. Tous les sports sont logés à la même enseigne, et tous s'en sortent avec plus ou moins de réussite. Pour employer un salarié, il faut payer un salaire et des charges, le plus dur reste de trouver les ressources pour financer tout cela. Et c'est là que cela se complique.
Pendant longtemps, le sport pro était alimenté par un flux important de subventions publiques. Depuis quelques années, et afin de clarifier la donne, le législateur est intervenu pour empêcher les dérives de l'argent public. Puisque une partie du sport est professionnelle, que les clubs deviennent, pour au moins une partie de leur activité, des entreprises, que des capitaux privés peuvent y être rémunérés, il ne revient pas à la collectivité de supporter les charges inhérentes et de subventionner ce qui est devenue une activité commerciale.
Des subventions peuvent dons être accordés à des clubs pro pour des missions relevant généralement de la sphère associative dites "d'intérêt général" (Formation, sécurité, cohésion sociale,...). Mais attention, ces subventions n'ont en aucun cas vocation à financer le secteur professionnel et des contrôles sont normalement prévus pour éviter toute dérive.
Alors qui finance le sport pro me direz-vous? La télévision? C'est vrai pour le football (pour plus de la moitié), un peu moins pour le rugby à XV (environ le quart), c'est marginal ou inexistant pour les autres. Reste la billetterie qui fournit entre 10 et 20 % des ressources selon les disciplines; le merchandising, marginal en France; et...le sponsoring. Les chiffres sont implacables, que ce soit au Basket, au Volley, au Hand, au Hockey sur glace, au rugby à XV, le sponsoring représente le plus gros poste de recette, soit plus ou moins 50% du total. D'où vient donc l'argent de nos amis? De leurs partenaires. Le sport professionnel français aurait donc trouvé sa place dans l'univers économique et se serait affranchi du soutien économique des collectivités? A bien y regarder, la réponse est non, non, et encore non! Les collectivités sont et resteront le premier et principal partenaire des clubs professionnels, et cela pour deux raisons.
Tout d'abord, ce sont elles qui possèdent, en grande majorité, les installations (salles ou stades) qu'exploitent les clubs. Elles les construisent, les mettent à disposition et les entretiennent le plus souvent gratuitement ou à des prix défiant toutes concurrence! Sans ce soutien "logistique", peu de structures professionnelles pourraient exister.
Ensuite, et le législateur l'a bien compris, couper les robinet des ressources publiques plongerait le sport professionnel dans un déséquilibre financier certain. Donc, il a prévu que les structures professionnelles pourraient recevoir de la part des collectivités des fonds en contrepartie de "prestations de services" . Pour faire simple, la collectivité est mise au même rang que les partenaires privés devient un "sponsor" du club via l'achat de place, d'espaces publicitaires, etc...Ce qui était une subvention devient une prestation de service, mais l'argent coule toujours, et c'est bien là le principal! Je regardais Oyonnax / Toulon en Pro D2 il y a quelques semaines. Les panneaux autour du stade: conseil général de l'Ain. Sur les maillots? Conseil général, ville de Toulon,...Même réflexion en voyant les handballeurs de Montpellier en ligue des champions. Le sponsor maillot? Agglo de Montpellier! Et oui, dans la grande majorité des cas, le sponsor principal des clubs pros est la collectivité (en général un mix ville-agglo-département-région).
Pas très entrainant tout cela. Et nous, avec nos clubs implantés dans des petites villes et des départements modestes, qui peut donc nous financer? Et bien ces villes et ces départements modestes! Si la mutation des subventions en prestations de service a eu au moins un effet positif, c'est bien de pointer le rôle de support de communication que constitue un club pro. Et le sport reste un vecteur de communication relativement peu cher! Alors le rugby à XIII, c'est carrément du discount!
Qui sincèrement connaitrait Bourgoin-Jallieu sans son équipe de Rugby? Châteauroux sans son club de foot? Toulouse serait-elle aussi populaire sans le Stade? Les lensois aussi fier (le triste épisode du stade de France le rappelle encore) sans les sangs et or?
L'Aude, les PO, mais aussi le Tarn, le Vaucluse et les autres ont une carte à jouer dans cet univers là. Ce sont des départements qui tentent de développer leur offre touristique, mais aussi l'installation d'entreprises dites "vertes". Dans un tel contexte, la communication institutionnelle est devenue primordiale pour une ville ou un territoire désirant se dynamiser. Le raisonnement est également valable pour une zone urbaine (je pense à Corbeil par exemple) désirant se donner un coup de brosse.
Mais pour inspirer confiance, il faut proposer un produit séduisant. C'est là que le bas blesse. Notre championnat n'existe pas! Alors me direz-vous, toi qui possède toutes les solutions, engage-toi, amène ton expertise, ta prétentieuse connaissance. Et bien j'ai tenté de le faire, auprès des différentes instances représentatives de notre mouvement, dans les clubs au niveau local, chez les financeurs et autres acteurs de l'activité franco-treiziste. Apparemment, cela n'intéresse pas grand monde, mais le problème n'est pas là.
Etre professionnel ce n'est pas être riche, c'est penser en professionnel. La métamophorse ne peut se faire, commecelle de Kafka, en une nuit. Elle est la résultante d'un long processus qui voit aujourd'hui d'autres disciplines mineures sortir la tête de l'eau. Faut-il devenir professionnel? Nous n'avons pas le choix, le sport l'est devenu dans son ensemble. Est-ce possible? N'est impossible que ce que l'on se refuse à imaginer. En sommes nous capable? Là c'est moins sur, mais avec un peu de confiance et beaucoup de solidarité, bien des David ont renversé des montagnes...
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